Chapelle Sainte Colombe à Colombières sur Orb

Présentation sommaire: 

Chapelle édifiée en 1836. Dans le bas de l’autel, un gisant du XIXe siècle.

Style architectural:

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Description générale:

La petite chapelle de Sainte-Colombe, dont la construction, par les habitants de Colombières, date de 1836 sur l’emplacement d'une plus ancienne chapelle (attestée depuis 957, fo 226 du Livre noir du chapitre de Saint Nazaire, Cartulaire de Béziers), déjà vouée à la sainte, possède dans le bas de son autel un gisant du XIXe siècle représentant sainte Colombe. C’est un édifice architectural de plan carré aux murs épais, sans autre ouverture que la porte et l’oculus circulaire qui la surmonte. Le couvrement est supporté par des voûtes elles-mêmes appuyées sur une croisée d’ogives. Au-dessus du mur de façade, un petit campanile abritait la cloche, volée dans les années 1960. L’autel, appuyé contre le mur opposé à la porte, est en forme d’autel roman. Il est constitué d’une table de marbre blanc reposant sur une ceinture de même matière. Le tout s’appuie à l’arrière sur un panneau accolé au mur et à l’avant sur deux colonnettes également de marbre blanc. Sous l’autel apparait une statue de sainte Colombe allongée, statue de facture saint-sulpicienne. Le vitrail circulaire de l’oculus, illustrant la sainte, a été retiré en attendant sa restauration. Deux battants en belle ferronnerie ferment l’ouverture de Ia porte, sous une voûte plate.
L'artiste peintre colombiérois Jacques Bringuier a agrémenté la chapelle d'une fresque derrière l'autel en 1949 : sainte Colombe dans son blanc linceul, est soutenue par la Foi, l'Espérance et la Charité. La Vierge, surmontée d'une couronne, présente aux apôtres une colombe, l'âme de la sainte. J. Bringuier a décoré les deux autres murs en 1993. En opposition aux scènes de vie champêtre de la sainte évoquée sur le mur de droite, les fresques de gauche représentent le monde moderne comme un dédale de murs, de sens interdits, où les humains sont soit isolés, anonymes, momifiés, soit entassés, en boîte. Autour de leur monde, roulent de menaçantes vagues rouges... C'est alors que les verdoyantes collines alentour offrent la perspective d'un avenir rassurant !

Sa technique picturale « peinture à fresque » consiste à superposer des enduits de chaux sur lesquels, encore frais, sont appliqués des pigments minéraux véhiculés par l’eau.
La première trace écrite de Colombières (villa columbaria), avec ses églises Saint-Pierre et Sainte-Colombe (Sancta Columba), dûment mentionnées en limites de la villa, date du 1er juillet 957, quand les exécuteurs testamentaires d'un certain Golfin donnent à Saint-Nazaire de Béziers et aux églises Saint-Pierre et Sainte-Colombe de Colombières, une part de l'alleu du testateur (en l'occurrence des vignes).
Sainte Colombe naquit en Espagne en 256 d’une famille illustre mais païenne. Elle vint en Gaule pour devenir chrétienne, fut baptisée à Vienne en Dauphiné et s’avança jusqu’à Sens. Elle fut arrêtée et refusant de renier sa foi devant l’empereur Aurélien, fut enfermée dans un lieu infâme. Poursuivie par les ardeurs d’un soldat romain, elle fut providentiellement préservée par une ourse, réservée aux jeux et échappée de l'amphithéâtre proche ; le jeune vaurien se convertit. Quand des soldats envoyés par l'empereur vinrent la chercher par la suite, Colombe et son ourse résistèrent encore. Il fut décidé ensuite d’incendier la maison refuge afin de les en déloger. Une pluie soudaine éteignit les flammes et l'ourse recouvra la liberté. Impressionné, l'empereur interrogea une nouvelle fois sa prisonnière. Comme cette dernière ne reconnaissait finalement que son attachement au Christ, courroucé, l'empereur ordonna qu’elle fût décapitée en dehors de la ville, le 31 décembre 274, sur le chemin conduisant à Saligny, à la fontaine dite d’Azon.
La légende de sainte Colombe dans l'histoire locale fait d’abord référence à une jeune vierge gallo-romaine née dans la région qui, devenue chrétienne, aurait été poursuivie des ardeurs païennes de soldats romains voulant la forcer à renoncer à sa foi. Elle aurait péri martyre, symbolisée alors par une colombe blanche. Une statue la représente soutenant dans ses mains une colombe, comme symbole de pureté, dans l'église Saint-Pierre de Colombières. Elle a été sculptée dans les années 1960 par l'artiste-peintre Pierre Blayac qui résidait dans la commune, et emprunte les traits de certaines jeunes filles du village. Symbole de pureté et de courage, en affirmant sa foi face aux soldats tout en conservant sa virginité, sainte Colombe est aussi invoquée pour faire pleuvoir en pleine sécheresse. Elle est devenue tutelle contre les incendies, ayant survécu au supplice de l'immolation. Les attributs iconographiques de la sainte sont une colombe et/ou une ourse enchaînée, et la palme classique du martyr. Il est remarquable de noter que sainte Colombe est très fréquemment en relation avec l'eau. Il en va ainsi à Colombières-sur-Orb où, dès l’époque gallo-romaine, le fanum situé dans les gorges de Colombières semble étroitement lié aux eaux du ruisseau d'Arles. Dans ce dernier, sous le Rocher pointu, des résurgences d'eaux gazeuses radioactives, des sources d'eau ferrugineuses peuvent encore être observées et dans quelques bassins (les colymbes antiques), des eaux soufrées temporaires. La colombe fut très tôt adoptée pour symboliser le Saint-Esprit, puis l'âme baptisée et l'âme au repos, apparait aussi dans la colombe eucharistique et la colombe baptismale ou de « réserve », (vase-custode renfermant les hosties consacrées) déposée au-dessus des fonts baptismaux. Le rapport entre cet oiseau et l'eau vive est donc très sensible.

Sources : Petit Patrimoine Wikipédia
1/07/2020