Ancienne Abbaye Bénédictine Saint Pierre aux liens à Joncels
adresse: | 34650 Joncels |
coordonnées GPS: |
N43.737206°, E3.194177° |
contact: | Téléphone : +33 4 67 23 74 16, +33 4 67 23 80 60 |
visites guidées: | Visites individuelles libres : sur demande ; Visites individuelles guidées : sur demande ; Visites groupes libres - Permanente (toute la période d'ouverture) ; Visites groupes guidées - Sur demande |
Présentation sommaire:
L’abbatiale fortifiée Saint-Pierre-aux-Liens serait le plus ancien monastère de la région. C’était une forteresse à l'intérieur de la place forte qui connut son apogée au XIIe siècle et son déclin au XIVe siècle. L'église conserve un haut chevet carré fortifié2 dont la maçonnerie en pierre de taille assemblée en grand appareil est percée de grandes baies de style ogival logées sous d'immenses arcs de décharge. La place située au nord de l'église conserve les vestiges de l'ancien cloître roman en grès rose4 : la galerie ouest, qui alterne piliers et colonnettes géminées à chapiteaux sculptés, remonte au XIIe siècle tandis que la galerie nord, beaucoup plus sobre, date du début du XVIIIe siècle.
Style architectural:
VIIe – XVIe siècles ; ancien cloître roman en grés rose
Photos
Description générale:
De l'ancienne abbaye, qui aurait été fondée au VIIe siècle, aucun vestige ne subsiste. Il ne reste aujourd'hui que l'église, la salle capitulaire et une partie du cloître. L'église comporte une travée de chœur, carrée, voûtée d'ogives à profil tréflé, retombant sur des culots à personnages grossièrement traités. Cette partie date du XIIe siècle, mais les baies qui l'éclairent en ont été agrandies au XVe siècle. La nef a été reconstruite à la fin de cette dernière époque, au moins dans ses parties hautes, et comprend six travées recouvertes d'une voûte en berceau brisé renforcé d'arcs doubleaux à doubles cavets, portés par des chapiteaux moulurés. Un clocher tronqué surmonte le chœur de l'église. Située au nord-est de l'église, la salle capitulaire sert de sacristie. Elle a été construite également au XIIe siècle et l'accès se fait depuis l'extérieur par une porte couronnée d'une archivolte torique, encadrée d'une dent de scie et de pointes de diamant. Les colonnettes qui la cantonnaient ont disparu avec leurs chapiteaux. De l'ancien cloître roman ne subsistent que deux travées complètes, composées chacune de quatre arcatures reposant sur deux piles carrées et, au milieu, sur deux colonnettes jumelées. Des arcs plein cintre séparent les travées et portent un plafond en solivage. Le surplus du cloître a été remanié au XVe ou XVIe siècle pour quelques travées, et détruit pour le reste.
Un peu d’histoire :
L’ancienne abbaye bénédictine Saint-Pierre-aux-Liens est le plus ancien monastère de la région. Son histoire est mal connue, très peu de documents la concernent et son cartulaire a été perdu.
Elle aurait été fondée au VIIe siècle par les Bénédictins, à l'emplacement d'une bourgade antique appelée Tsiates. Un décret de l’empereur Louis le Pieux, annexé aux actes du concile monastique d’Aix la Chapelle de 817, nomme le monastère de Joncels parmi ceux qui sont exempts de contributions envers le roi. En 851, le roi Pépin II d'Aquitaine prit le monastère et ses appartenances sous la protection royale et permit à l’abbé Benoît de reconstruire sur de plus vastes dimensions. Par la suite, Charles le Chauve (840-877) avec l’abbé Fructueux et Odon avec l’abbé Audegaire (890) poursuivirent l’aide apportée au monastère. Indépendante jusqu'en 909, l’abbaye Saint-Pierre-aux-Liens fut rattachée à l'abbaye camarguaise de Psalmodi située dans le Gard. Sous la protection de l'évêque de Lodève, Fulcran, qui la restaura, elle connut une grande prospérité avec 28 églises sous sa dépendance. Au XIe siècle, le village de Joncels se développa autour du monastère, regroupant familiers et artisans. Au point de vue administratif, elle était située dans les limites de la viguerie carolingienne de Lunas, d’où le nom parfois donné d’abbaye Saint-Pierre-de-Lunas. Le 28 mai 1321, Guillaume Frédol, évêque de Béziers, promulgua à la demande du pape Jean XXII des statuts de réformation, visant tant l'abbé que les moines de l'abbaye de Joncels, pour remédier aux désordres qui s'étaient introduits dans l'abbaye. En 1361, le Pape Urbain V la rattacha à l'abbaye Saint Victor de Marseille. Le 19 décembre 1379, pendant la guerre de Cent ans, sous le règne de Charles V, elle tomba entre les mains des grandes compagnies qui dévastaient le Languedoc et elle fut occupée par Benoit Chapparel (les Bâtards de Savoie, de Landorre et de Pérulle), chef de compagnie et ses soudards. À la fin du XVe siècle, la querelle entre les abbés de Villemagne et Joncels l’affaiblit. Au cours du XVIe siècle, il y eut un relèvement de la discipline monastique. En 1562, durant les Guerres de Religion, le monastère tomba au pouvoir de Claude de Narbonne, capitaine des troupes huguenotes, il fut saccagé et ses archives brûlées. En 1586, il souffrit encore de la guerre entre le duc de Joyeuse et le duc de Montmorency. Les moines ne vivaient plus en commun dans l’enceinte du monastère mais séparément dans des maisons du village, la vie et la discipline monastiques disparaissaient. Le monastère perdit progressivement son indépendance et ses richesses et tomba en ruines. Il s’en suivit une période trouble jusqu’en 1622 et après soixante années, l’abbaye se trouvait dans une situation critique. Il fallut attendre l’abbatiat de Jean-Joseph du Massilhan (1710-1737) pour que l’abbaye fût restaurée, mais la vie monastique authentique n’y était plus. La bulle du 21 mars 1745 du pape Benoît XIV, à la demande de l’évêque de Béziers, de l’abbé commendataire et de certains moines, déclarait l’abbaye de Joncels supprimée, les moines relevés de leurs vœux, l’église abbatiale transformée en église collégiale et les anciens chanoines devinrent chanoines séculiers. Le 1er septembre 1750, la décision pontificale fut promulguée. Le 10 janvier 1761, le roi permit à Mgr Joseph-Bruno de Bausset-Roquefort de procéder aux démarches qui aboutiraient à la suppression du chapitre et à l’union de ses biens au petit séminaire de Béziers (effet le 1/11/1767). L’église abbatiale étant devenue inutile, un accord intervint entre l’abbé commendataire Louis-François de Bausset-Roquefort, évêque de Fréjus et Aymar Claude de Nicolaï, évêque de Béziers, pour que le service de la paroisse de Joncels soit transféré de l’antique église Saint-Félix dans la plus spacieuse église abbatiale Saint-Pierre (1778) qui devint ainsi église paroissiale. À la Révolution française, les bâtiments conventuels furent démantelés et vendus à des particuliers ; les ornements d’églises, l’argenterie et la bibliothèque furent dispersés.
Joncels est une halte pour les pèlerins qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle en venant de Lodève.
L'église paroissiale (ancienne église abbatiale) et le cloître (aire et vestiges des galeries) ont fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 1er septembre 1988.
Sources : Base Mérimée – Wikipédia - Monumentum- Au pays de l’Hérault-Abbé Gérard Alzieu (St Guilhem)- Francis Moreau généalogie de st Fulcran-Au pays de mes ancêtres
23/05/2020